Tous les soirs quand je rentrais du travail, c’était l’ébullition. Gérer les douches, superviser les devoirs de l’un, de l’autre (et c’est compliqué quand on utilise depuis 20 ans une calculatrice et qu’on doit réapprendre les divisions…), veiller à ce que les chamailleries ne dégénèrent pas, préparer le repas, lancer une lessive, etc.
Au-delà de la fatigue physique, ce qui était le plus stressant dans ce rituel, c’était d’avoir l’œil rivé sur l’horloge en me disant que tout devait être réglé avant 19 h 30 pour que je puisse coucher les enfants à 20h30.
Le temps était devenu une obsession. Je passais mes journées à grommeler : « Je suis toujours en train de courir », « je n’ai pas de temps pour moi », « Comment vais-je avoir le temps de tout faire ? »
Le temps était mon problème principal. Je n’en avais jamais assez au vu de tout ce que j’avais à faire. Et puis, il passait trop vite le week-end et trop lentement en semaine.
La coach que j’avais à l’époque m’avait dit que je « choisissais » d’être dépassée. Plait-il ?? Comment pouvait-elle penser que ça m’amusait de me sentir sous l’eau en permanence ? J’avais tellement de choses à faire et si peu de temps pour le faire. C’était une sensation épouvantable. Pourquoi est-ce que j’irais choisir de ressentir ça ??
Il m’a fallu plusieurs mois pour digérer ce qu’elle avait dit mais j’ai fini par comprendre. Et je pense qu’elle avait raison.
Le temps n’est qu’une unité de mesure. C’est ainsi que nous mesurons nos heures, nos jours, nos semaines. C’est tout. Il n’a pas le pouvoir de me faire sentir zen ou submergée.
En réalité, c’est ce qu’on PENSE du temps qui crée les émotions qu’on ressent.
Mes pensées à propos du temps me faisaient me sentir dépassée et surbookée. Le temps n’était pas le responsable.
C’est nous qui choisissons ce que nous pensons du temps mais aussi ce que nous en faisons.
Si vous vous sentez dépassée, il est temps de commencer à vous dire que « tout ce qui était censé être fait l’a été », et que tout le reste le sera en son temps. Si c’est important pour vous, vous le programmerez.
Et si vous vous sentez surbookée, il est temps de vous demander si vous ne devriez pas davantage prioriser votre temps. Si vous sentez que vous n’avez pas assez de temps de qualité avec votre famille par exemple, il est temps d’arrêter de regarder l’horloge et de penser à ce que vous devriez faire d’autre avec votre temps.